S’adapter durant une crise : l’essor des drives non-alimentaires

Décathlon, Kiabi ou encore Bricomarché, les enseignes ont été nombreuses à proposer un nouveau service : le drive non alimentaire. Cette nouvelle façon de consommer, qui s’est mise en place durant la période de confinement, pourrait bien tendre à se confirmer face aux retours positifs des commerçants et des consommateurs.

Transformer ses habitudes de consommation

 

Si ce n’est pas le consommateur qui rentre dans le magasin, c’est le magasin qui vient à lui. Enfin jusqu’au parking seulement. Si les drives alimentaires sont désormais une habitude de consommation, pour le non-alimentaire, la période de confinement a fait émerger de nouveaux usages. Pour faire face aux fermetures et aux pertes subies par les commerçants, l’adaptation a été de mise.

Pour le Directeur Général de l’enseigne Top Office, contacté par Pierre-Antoine Riquart, juriste immobilier, « Le système de drive a été un vrai succès. Il simplifie la vie de nos consommateurs et garantit le respect des mesures sanitaires. Il suffit d’acheter via son smartphone et de venir récupérer sa commande en quelques minutes tout en étant protégé ».  Cela a notamment permis de garder un lien entre les clients et les commerçants sans avoir à rentrer dans le magasin et donc sans être au contact d’autres personnes. Ces remontées positives ont fait ressortir une opportunité : garder & dupliquer le concept de drive pour les enseignes non alimentaires, une offre complémentaire au commerce “classique”, confortable et rapide pour les clients.

Un changement progressif

 

Ce qui peut ralentir la mise en place du processus en cours vient notamment des parkings. En effet, si le magasin possède son propre parking, il est alors plus simple de créer des espaces de drive (bien que cela soit légalement encadré). A l’inverse, pour les parkings partagés, dans les retails parks par exemple, la reprise d’activité pour tous rend le maintien des drives, nés pendant le confinement, plus difficiles. En effet, quand les parkings sont communs à tous les commerces, il est alors difficile d’accepter que 3 places soient monopolisées uniquement pour le drive du magasin voisin… Il faut réfléchir à des dispositifs pour permettre à chaque commerce qui le souhaite de disposer d’un espace de drive sans léser ceux qui n’en n’ont pas l’utilité : tout reste à écrire à date. 

 

A noter également : depuis 2014, la loi encadre strictement le développement des places de drive pour ne pas nuire au commerce dit “traditionnel”:  les espaces de drive sont des mètres carrés commerciaux, il faut donc prévoir des autorisations de la Commission départementale d’aménagement commercial, ou CDAC. Les laisser se développer sans accord pourrait causer des problèmes aux commerçants et aux foncières concernées. 

Par ailleurs, une autre problématique est soulevée par Marion Bouchiquet, Property Manager : l’équipe dédiée au service drive pendant le confinement ne peut plus l’être dans la même mesure maintenant.  L’idéal serait alors de mettre en place de véritables équipes dédiées au drive, visible du magasin ainsi qu’un système moins artisanal que durant les dernières semaines… Une chose est sûre, cette méthode d’achat a su trouver son public et devrait s’installer dans la durée, une fois les quelques ajustements décrits ci-dessus réglés !